« Je fais de la peinture pour dire que le monde est beau. Beau jusque dans ses banalités, ses faiblesses, ses maladresses. Beau jusque dans ses noirceurs. Mes toiles sont des échantillons de ce monde que je prélève comme un scientifique en recherche ou un photographe de rue. Je le fais de manière instinctive et intuitive en me posant rapidement la question du comment mais pas vraiment celle du pourquoi. 

Pour moi l’acte de peindre a quelque chose de sacré. Ce que l’on peint et comment on le peint sont des points secondaires. L’important est d’être en action, d’entrer dans la danse. J’aime peindre à partir de rien ou de peu. Je laisse la porte ouverte au hasard, à l’erreur et je découvre après coup des cohérences cachées que je reçois comme des cadeaux. 

Mes sujets de peinture peuvent être très variés, allant de l’abstraction au dessin d’un oiseau en passant par des logos par exemple. Ce qui est important pour le choix d’un sujet c’est qu’il soit proche de moi, qu’il parle de ma vie. Je ne suis pas à la cherche de sujets spectaculaires, sublimes ou trashs. Je veux cueillir des choses d’apparence banale, à portée de main. 

Ma peinture obéit à un cycle qui alterne repos et action, inspiration et création, rien et tout. Elle est comme une vague que je ne peux pas forcer à avancer. Avant de peindre je dois attendre qu’une peinture m’apparaisse en vision. Sans cette image claire, je ne peux pas peindre. 

J’aime l’idée que la peinture est un voyage, une avancée vers l’inconnu et la nouveauté. Après avoir traversé un paysage on en rencontre un autre, différent. Je suis attiré par tout un spectre de techniques et de sujets qui font que ma peinture prend forme dans la diversité. »